SAMEDI 8 DÉCEMBRE 2018, À 17 h 30,
à la Maison du Parc (11800 Rustiques) :
rencontre publique, lecture et conversation avec Marie Cosnay, autour de ses derniers livres publiés, notamment le roman Épopée (éd. de l’Ogre, octobre 2018)
MARIE COSNAY est écrivain et traductrice. Elle a été professeur de lettres classiques, à Bayonne où elle vit. Depuis quelques années, elle se consacre uniquement à l’écriture. Elle traduit des textes antiques ; ainsi sa traduction des Métamorphoses d’Ovide paraît aux éditions de l’Ogre en octobre 2017.
Depuis 2003, outre des textes écrits pour des revues, elle a publié plus d’une vingtaine de livres, depuis sa première parution parue en 2003 : Que s’est-il passé ? (Cheyne éditeur).
Le travail de Marie Cosnay est remarquable par sa manière très singulière d’articuler la forme, d’une précision et d’une exigence rare, à la réflexion politique et sociale, toujours très engagée. Le langage est chez elle un outil, voire une arme, qu’elle déploie dans tous ses aspects, avec des projets littéraires toujours très ancrés dans les réalités de notre temps. Ses textes témoignent de ce qu’on voit à l’œuvre, de ce que fabrique la politique d’hier et d’aujourd’hui.
Elle dit : « L’Histoire est un bon moyen de rentrer dans l’épaisseur du vécu. De tenter de comprendre. Je remonte les générations. Des phénomènes surgissent. Des vaincus surgissent. Des morts. […] J’ai l’impression de parler d’aujourd’hui, avec un détour. […] J’ai envie de fiction pourtant. » On peut ajouter, comme son ouvrage Cordelia la guerre le prouve, qu’elle aime aussi embarquer le lecteur dans une véritable aventure romanesque.
Par ailleurs, considérant que l’écrivain ne doit pas être enfermé dans sa tour d’ivoire, mais doit répondre aux sollicitations du monde, Marie Cosnay mène une action déterminée pour l’accueil et la défense des mineurs réfugiés.
DERNIÈRES PARUTIONS :
André des ombres (Éditions Laurence Teper, 2008) (Rééd. numérique. – Publie.net, 2012)
Entre chagrin et néant – Audiences d’étrangers (Éditions Laurence Teper, 2009 et Cadex Éditions, 2011)
Noces de Mantoue (Éditions Laurence Teper, 2009) (Rééd. numérique. – Publie.net, 2012)
L’Allée du bout du monde (Publie.net, 2010)
La Langue maternelle (Cheyne éditeur, 2010)
Quand les mots du récit (Publie.net, 2010)
Ovide : d’Orphée à Achille (NOUS, 2011)
Comment on expulse, responsabilités en miettes (Éditions du croquant, 2011)
Des Métamorphoses (Cheyne éditeur, 2012)
À notre humanité (Quidam éditeur, 2012)
La Bataille d’Anghiari (L’Or des fous éditeur 2013)
Le Fils de Judith (Cheyne, 2014)
Cordelia la guerre (éditions de l’Ogre, 2015)
Sanza lettere (éditions de l’Attente, 2015)
Vie de HB (Nous, 2016)
Jours de répit à Baigorri (Créaphis, 2016)
Aquerò (éditions de l’Ogre, 2017)
Traduction des Métamorphoses (Ovide) (éditions de l’Ogre, 2017)
Éléphantesque (Cheyne, 2018).
À PROPOS D’ÉPOPÉE (ÉD. DE L’OGRE, OCTOBRE 2018), L’ÉLOGE DE LA PRESSE :
Claro, Le Monde du 18 octobre 2018 :
[…] Chorégraphier l’instable : c’est précisément ce que fait Marie Cosnay dans son roman intitulé Épopée. Chez elle, quand ça tremble, ce n’est pas du chiqué. Très vite, on a le vertige, puis ce vertige devient un véhicule, on est embarqué, ça secoue, et même quand on a l’impression d’avancer dans la brume, force est de constater que ladite brume a été ciselée dans du cristal. Une épopée ? Rompue par sa pratique de traductrice aux stratégies du chant – on n’a pas oublié sa magnifique version des Métamorphoses, d’Ovide (L’Ogre, 2017) ou Cordelia la Guerre (L’Ogre, 2015) –, Marie Cosnay semble à première vue avoir écrit… un polar.
[…] À moins que. Un poème épique, finalement ? Une errance alchimique ? Instable, indécidable, et cependant captivant de bout en bout : Épopée sait où il va et le lecteur redécouvre avec enthousiasme ce qu’est le métier de lecteur.
[…] On pense parfois à la prose véloce et capricieuse d’Olivier Cadiot, aux narrations feuilletées et généreuses de Maylis de Kerangal. Mais le grand art de Marie Cosnay, c’est de rendre les ellipses sensibles, d’en faire des respirations cathartiques, de changer l’égarement des personnages en expérience quasi mystique. Dans ce récit littéralement fabuleux, des multinationales sentent passer l’ombre d’un héron. Un héron ? Ce n’est pas le moindre émerveillement que réserve ce roman impatient, où les sensations vont s’accentuant à mesure que les repères s’estompent. Où le suspense prend une texture orphique, magique. Où le réel fuit de partout et où tout est pesé avec grâce afin que tout puisse s’envoler, et le lecteur avec. »