M.J.C. DE CARCASSONNE
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SAMEDI 19 JANVIER À 16 H

RENCONTRE, LECTURE, CONVERSATION avec AGNÈS DESARTHE autour de son nouveau roman, paru en 2018 aux éditions de l’Olivier LA CHANCE DE LEUR VIE

Entrée libre et gratuite, apéritif offert

Agnès Desarthe est née en 1966. Considérant très tôt le français comme une langue étrangère – car chez elle on parle l’arabe, le russe et le yiddish -, elle tente de l’apprivoiser en écrivant des poèmes qui font pleurer sa mère, des histoires qui enorgueillissent son père, Aldo Naouri. Normalienne et agrégée d’anglais, elle est avant tout traductrice. Elle y publie en 1992 un 1er  roman pour adolescents à l’École des loisirs, Je ne t’aime pas, Paulus. Jugée tantôt trop douce, tantôt trop cruelle, elle se voit comme une immigrée dans la république des lettres. En écrivant, elle cherche à rendre compte du chaos qui la stupéfie, de la violence qui la cloue et l’empêcherait de se lever si elle ne trouvait pas moyen de l’utiliser, de la mater, de la transmettre.

PhotoAgnesDesarthe

Par ailleurs, elle est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages pour adultes (romans et nouvelles), publiés aux Éditions de l’Olivier, et couronnés par plusieurs prix (Prix du Livre Inter 1996, Prix Renaudot des lycéens 2010, Prix littéraire du Monde 2015, etc.). Avec Geneviève Brisac,
suite à une émission sur France Culture, elle publie en 2004 un essai consacré à la romancière britannique Virginia Woolf, V.W., le mélange des genres.

Parallèlement, elle poursuit son activité de traduction de livres pour la jeunesse (une trentaine d’ouvrages, dont 13 romans de Loïs Lowry, mais aussi Brundibar de Maurice Sendak) et pour les adultes (6 ouvrages, dont La Maison de Carlyle et La Chambre de Jacob de Virginia Woolf, ainsi que Les Papiers de Puttermesser de Cynthia Ozick.

Bibliographie sélective :
Un secret sans importance, Éditions de l’Olivier, 1996, Prix du Livre Inter 1996
V.W. Le mélange des genres, sur Virgina Woolf, avec G. Brisac, Éditions de l’Olivier, 2004
Mangez-moi, Éditions de l’Olivier, 2006 (traduit en 15 langues)
Le Remplaçant, Éditions de l’Olivier, 2009, Prix Marcel Pagnol 2009 et prix du roman Version Femina – Virgin Megastore 2009
Dans la nuit brune, Éditions de l’Olivier, 2010, Prix Renaudot des Lycéens 20109
Une partie de chasse, Éditions de l’Olivier, Prix littéraire 30 millions d’amis 2012
Comment j’ai appris à lire, essai, Éditions Stock, 2013
Ce qui est arrivé aux Kempinski, (nouvelles), Éditions de l’Olivier, 2014
Ce cœur changeant, Éditions de l’Olivier, 2015, Prix littéraire du Monde 2015
La Chance de leur vie, Éditions de l’Olivier, 2018
Je ne t’aime pas, Paulus, L’École des loisirs, 1992 ; réédition coll. Médium, 2017 (11-14 ans)Le Monde selon Frrrintek, dessins de Bruno Salamone, Gallimard Jeunesse, 2018 (9-13 ans).

À propos de LA CHANCE DE LEUR VIE (Éditions de l’Olivier, septembre 2018)

Hector, Sylvie et leur fils Lester s’envolent vers les États-Unis. Là-bas, une nouvelle vie les attend. Hector a été nommé professeur dans une université de Caroline du nord. Très vite, son charisme fait des ravages parmi les femmes qui l’entourent.
Fragile, rêveuse, Sylvie n’en observe pas moins avec lucidité les effets produits par le donjuanisme de son mari, tandis que Lester devient le guide d’un groupe d’adolescents qui, comme lui, cherchent à donner une direction à leurs élans.
Pendant ce temps, des attentats meurtriers ont lieu à Paris, et l’Amérique, sans le savoir, s’apprête à élire Donald Trump.
Chez Agnès Desarthe, chaque personnage semble suivre un double cheminement. Car si les corps obéissent à des pulsions irrésistibles, il en va tout autrement des âmes tourmentées par le désir, la honte et les exigences d’une loyauté sans faille.
Mais ce qui frappe le plus dans cet admirable roman où la France est vue à distance, comme à travers un télescope, c’est combien chacun demeure étranger à son propre destin, jusqu’à ce que la vie se charge de lui en révéler le sens.

LA PRESSE EN FAIT L’ÉLOGE :

Raphaëlle Leyris, Le Monde, 29 août 2018 :
Sélection Livres à offrir fêtes de fin d’année ; Agnès Desarthe réinvente l’Amérique
Dans La Chance de leur vie, l’écrivaine installe une famille française en Caroline du Nord. Tout peut arriver. Ou rien. Un grand antiroman américain.
Elles baissent le col d’une chemise. Le remontent. Pétrissent un bloc de glaise. Se joignent en prière. Se posent sur un corps pour l’apaiser. En caressent un autre pour l’exciter. C’est à un fascinant ballet de mains que l’on assiste tout au long de La Chance de leur vie. On regarde les doigts des personnages s’agiter, trahissant les pensées et les pulsions les plus secrètes de leurs propriétaires – opaques y compris pour eux-mêmes. Et, pendant ce temps-là, tandis que les yeux du lecteur sont rivés sur les gestes des héros, Agnès Desarthe accomplit son tour de magie. Tranquillement, elle déploie un roman d’une grande simplicité apparente et d’une profondeur immense. Il y est question de la France, des États-Unis, du 13-Novembre, du couple, du lien entre parents et enfants, de la soif de spiritualité, des âges de la vie… De bien d’autres choses encore. L’auteure y évoque avec le même naturel le rangement d’un lave-vaisselle et la lecture de William Faulkner. Le même naturel, mais aussi le même léger décalage, teinté d’une ironie délicate, qui introduit en tout une forme d’étrangeté.

Nicole Grundlinger, Site littéraire Motspourmots.fr :
Le nouveau roman d’Agnès Desarthe est un petit bijou. Il offre une densité de saveurs qui ne peut que ravir les palais sensibles. On y retrouve la douce ironie de l’auteure, son goût pour les personnages décalés et la finesse de son sens de l’observation et de la dérision.