SAMEDI 15 AVRIL 16 H, AU CINÉMA MUNICIPAL DE FERRALS-LES-CORBIÈRES (11200) (rue de l’Égalité, centre-ville), en partenariat avec le cinéclub Paradiso :

 * RENCONTRE, CONVERSATION, DÉBAT AVEC L’ÉCRIVAIN THOMAS VINAU, autour de son nouveau roman MARCELLO & Co (éditions Sygne-Gallimard), 2022.

 * PROJECTION DU FILM 1, 2, 2, SOLEIL, de Bertrand BLIER avec Anouk Grinberg et Marcello Mastroianni.

 Débat, dédicace, apéritif de clôture

Entrée sans réservation ; Billetterie film : 5 €

THOMAS VINAU © DR

L’AUTEUR :

« Quand on parle d’écriture qui pétille, qui livre une intériorité délicate, nous voilà donc avec Thomas Vinau. Sa voix claire, nette, sans forfanterie trouvera une belle place dans notre soirée.
Il est né en 1978 à Toulouse, a passé trois fois son bac et six fois son permis comme il le dit si bien. Études de sciences humaines, à la fac et dans la nuit. A vendu des frites, ramassé des fruits, photocopié des photocopies. Est un etc-iste et un brautiganiste. Aime les histoires dans les poèmes et les poèmes dans les histoires. Écrit des textes courts et des livres petits », des romans, des poèmes, des nouvelles et autres textes. Il vit dans le Luberon.

Dernières publications :
Romans :
Marcello & co, Gallimard, 2022
Fin de saison, Gallimard, 2020
Le camp des autres, Alma Éditeur, 2017
La Part des nuages, Alma Éditeur, 2014
Ici ça va, Alma Éditeur, 2012
Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, Alma Éditeur, 2011

Poésie :
Vivement pas demain, La Fosse aux Ours, 2022
Le Cœur pur du Barbare, Le Castor Astral, 2021
Il vise le ciel et tire, La Boucherie littéraire, 2021

Jeunesse :
Des salades, illustrations Matt Mahlen, Donnez à Voir, 2015
Du sucre sur la tête, illustrations de Lisa Nanni, éditions Motus, 2011

Nouvelles – Micro-fictions – Récits courts – Autres :
Des étoiles et des chiens – 76 inconsolés, Le Castor Astral, 2018
Collection de sombreros ?, Vincent Rougier, 2017
Lettre ouverte au cours naturel des choses, Le Réalgar, 2017
76 Clochards Célestes ou presque, Le Castor Astral, 2016
Autre Chose, Les Carnets du dessert de lune, 2015
Les Ailes Grises, Éditions Les Venterniers, 2013, (livre fait main)
La Bête, illustrations de Sylvie Lobato, éditions Le Réalgar, 2013

Prix littéraires : sélections et récompenses :
2018 : Il y a des monstres qui sont très bons Prix René Kowalski des lycéens
2017 : Le camp des autres sélection finale du Prix Wepler, du Prix Amila Meckert, du Prix Grain de Sel, du Prix des lecteurs Escale du livre et du Prix des Libraires en Seine
2016 : Des Salades Prix Joël Sadeler
2016 : Bleu de travail Prix René Leynaud
2015 : Juste après la pluie Prix Copo des Lycéens
2015 : La Part des Nuages sélection Prix des Lycéens de la région Paca
2015 : Ici ça va sélection finale Prix de littérature française Lire en Poche
2012 : Les derniers seront les derniers est présélectionné pour le Prix Méditerranée de la poésie
2012 : Nos cheveux blanchiront avec nos yeux est présélectionné pour le Prix du livre européen

MARCELLO & CO :

« J’aurais été incapable d’expliquer pour quelle raison je m’étais mis à suivre Marcello. » Voilà l’histoire de l’insistante et hasardeuse collision entre un étudiant tordu et un vieux loup de mer mystérieux. L’histoire de certains qui ont eu vingt ans en l’an 2000 sans trop savoir quoi en faire. L’histoire du fantôme de Marcello Mastroianni. D’un retour vers le futur. D’une enquête sans inspecteur Gadget. D’un jardin secret et d’une étrange tripotée de bestioles. D’une errance, qui pourrait bien finir par se transformer en un chemin.

Critique de Remue.net :
Étudiant occasionnel et vendeur de frites en intérim, il vit mollement et arpente les rues d’une cité balnéaire au climat plutôt serein en traînant ses vingt ans et ses guêtres avec une certaine nonchalance. Son quotidien est un peu tristounet mais il fait avec en se disant que ça pourrait être pire et que les surprises, parfois, déboulent sans qu’on les voit venir. Il pense juste puisque le hasard, qui oublie rarement ceux qui lui font confiance, va bientôt s’intéresser à lui. Un jour, alors qu’il marche tranquillement, un type, tombé d’un arbre, manque de l’écraser, se relève, l’engueule comme s’il y était pour quelque chose et poursuit sa route en s’époussetant.
« Le machin a dégringolé du ciel, ou plutôt des feuillages au-dessus de moi, pour s’écraser devant mes pattes, fruit pourri et ridicule dans lequel j’ai trébuché en couinant comme un petit chien. Le temps de reprendre mes esprits et les pieds toujours emberlificotés dans ses jambes, je me suis fait insulter allègrement par ce qui ressemblait à un mélange entre Marcello Mastroianni et le capitaine Haddock. »
Cette rencontre fortuite va l’inciter à prendre en filature cet homme qu’il voit régulièrement attablé, sirotant des verres de rosé tout en griffonnant dans un carnet, tôt le matin, à l’heure du petit-déjeuner, sur une terrasse du centre-ville. Il l’appelle Marcello, lui trouvant un air de ressemblance avec l’acteur aux yeux souvent nimbés de solitude. Le personnage l’intrigue et l’amène même à penser, intuition bizarre, qu’il est peut-être la représentation vivante de ce qu’il pourrait devenir, lui l’adepte du shit, des mélanges corsés et des nuits blanches, quand il arrivera, bon an, mal an, au bout de son rouleau.
« Et si ce type devant, ce pirate clodo, ce Mastroianni usé, si ce type-là, Marcello, c’était moi ? Je veux dire, moi plus tard. Une version de moi, en vieux. Une version qui aurait totalement foiré. »
Le mieux, pour y voir plus clair, est de savoir de quel bois se chauffe cet inconnu qui l’attire, savoir où il loge, ce qu’il fabrique de ses journées, quel est son itinéraire quotidien, quels sont ses secrets. Pour répondre à ces questions, le narrateur se mue en détective privé. Il n’est pas au bout de ses surprises et il va y laisser quelques plumes. On ne s’approche pas impunément d’un tel personnage.
C’est cette enquête, menée avec malice et désinvolture, à coups de chapitres courts, en usant d’un débit rapide et entraînant, que retrace Thomas Vinau. La filature se fait sur la pointe des pieds, entre les arbres et les herbes folles, pour aboutir à un îlot abandonné, niché au cœur de la ville, où vivent d’étranges animaux de compagnie. Elle prend, au gré de ses sinuosités, des allures de parcours initiatique. Un voyage ébouriffant. Qui permet à celui qui se sentait à l’étroit dans sa vie de perdant mélancolique de s’imaginer en partance vers un monde qu’il ne connaît pas encore mais qui aiguise déjà sa curiosité
« Le monde c’est plein de monde. Je veux dire qu’il existe une multitude de mondes différents dans ce monde. Plein de mondes en même temps. Il y a un monde à apprendre, un autre à découvrir, un autre à inventer. »

© Coline Sentenac