SAMEDI 16 NOVEMBRE 2024, à 16 h (lieu à préciser) : RENCONTRE AVEC LE PHILOSOPHE GILLES HANUS, AUTOUR DE SON NOUVEAU LIVRE, UNE LANGUE UNIQUE, ROUSSEAU, BABEL ET LA CIVILISATION (éd. Eliott, 2024).

À PROPOS DE SON DERNIER LIVRE, UNE LANGUE UNIQUE, ROUSSEAU, BABEL ET LA CIVILISATION (éd. Eliott, 2024).

A la lumière de Rousseau et aussi de l’histoire biblique de Babel, Gilles Hanus apporte une réflexion d’une étonnante actualité sur notre monde contemporain incertain.

La civilisation désigne le processus par lequel l’humain actualise son humanité ; processus linguistique, technique et social qui ne va pas sans risques et menace constamment de s’inverser. Là où les hommes devaient s’élever, il arrive souvent qu’ils s’effondrent. Ce retournement, Rousseau l’a pointé de façon très claire, dont les textes résonnent avec les versets bibliques relatant l’épisode de la tour de Babel : celui d’une civilisation, d’un ensemble d’hommes possédant « une seule langue », au bord de sa propre caricature. La mise en regard, inattendue, de textes philosophiques et bibliques, interroge leur consonance par-delà leurs différences notables sur les questions du langage, de la technique et de la socialité et soulève la question plus générale de ce qui, d’un texte à l’autre, fait écho dans l’esprit du lecteur – question ici illustrée par la lecture parallèle de Rousseau et de Babel.

GILLES HANUS, philosophe remarquable, directeur des Cahiers d’études lévinassiennes, a été un invité de LUCIOLE où il a mené deux séminaires de philosophie et plusieurs conférences.

Gilles Hanus possède l’art de rendre intelligibles et accessibles des pensées subtiles et de mettre en mouvement de pensée chacun des ses auditeurs.

Né en 1966. Il poursuit des études de Lettres Modernes (Doctorat d’Histoire et sémiologie du texte et de l’image) et de philosophie. Élève de Benny Lévy dont il a pu suivre l’enseignement pendant de nombreuses années, il travaille depuis sa disparition en 2003 à l’établissement et la publication de ses cours, séminaires et autres fragments. Il dirige les Cahiers d’études lévinassiennes et anime l’Institut d’études lévinassiennes où il donne régulièrement des conférences. Il est aujourd’hui professeur de philosophie dans le secondaire en région parisienne.

Il est l’auteur de nombreux articles et de onze livres de philosophie, publiés entre autres aux éditions Verdier, dont Échapper à la philosophie ? Lecture de Lévinas (2012), Benny Lévy, l’éclat de la pensée (2013), Sans images ni paroles : Spinoza face à la révélation (2018), Quelques usages de la parole (Hermann, 2019).

Récemment, il publie successivement aux éditions Liber, en 2022, Relief de la mémoire, Théorie des trous de mémoire ; puis en 2023 Éloge du tact.

Lecteur attentif de Benny Lévy, de Levinas, de Franz Rosenzweig et de Sartre, soucieux de rompre avec les formes figées du discours philosophique, il s’efforce de produire une lecture des textes qui ressuscite leur voix et surprenne le lecteur. S’inspirant de l’étude juive, il invite à une pensée toujours neuve, reprise à son commencement. Ses « lectures » tendent ainsi à se détacher de l’essai pour laisser place à une étude vivante, à l’oralité sensible. Il a également traduit en français quelques lettres et courts textes de Franz Rosenzweig.

Il vient de faire l’objet d’une étude de son œuvre dans le livre de Gabriel Pérez, Les Derniers Maîtres (éditions de l’Atelier 2023), qui pose la question : « C’est quoi, de nos jours, un philosophe ? », en convoquant cinq figures singulières de notre époque : Pierre Caye, Christophe Dejours, Gilles Hanus, René Lévy et Jean-Claude Milner.

Dans des récits autobiographiques, chaque philosophe retrace la genèse de sa propre pensée, témoignant ainsi des étapes mystérieuses qui jalonnent leur créativité.

Ce livre est aussi celui d’une génération soucieuse de sortir la philosophie des universités, convaincue que la pensée des Maîtres authentiques s’exprime d’abord au travers de « paroles vivantes ».