SAMEDI 23 JUIN 2018, À 17 H
CHÂTEAU DE RIEUX-MINERVOIS (11160)
RENCONTRE, lecture, conversation AVEC L’ÉCRIVAIN ARNO BERTINA,
autour de son roman DES CHÂTEAUX QUI BRÛLENT (Éd. Verticales, 2017)
En partenariat avec l’Association Les Théophanies.
Entrée libre et gratuite. Apéritif offert à l’issue de la rencontre
Arno Bertina né en 1975 est écrivain. Il est l’auteur de plusieurs romans, récits, essais, extrêmement inventifs par leur forme (de la phrase à la structure d’ensemble du livre), ou récits et personnages sont portés, levés, par un souci de vitesse et de libération – libération de la langue, des sens, du sens ; libération identitaire.
Dans plusieurs de ses romans, il interroge le rapport mobile aux identités (Le Dehors, Appoggio, Anima Motrix, Je suis une aventure..).
Ses récits composent une vaste suite des démunis, des exclus (ainsi, La Borne S.O.S. 77, Numéro d’écrou 362576 ), et ce, en continuité avec son exigence d’une vie solidaire des ceux qui n’ont pas ou plus de place dans notre monde.
Depuis 2015, il effectue plusieurs séjours au Congo où il anime des ateliers d’écriture auprès de jeunes femmes prostituées. Il a écrit un texte bouleversant sur cette engagement : « Ce qui me relie à cette fille-mère de Pointe-Noire, au Congo, prostituée déclarée sorcière », paru dans la Revue NRF (Éditions Gallimard, 18-05-2017).
Bibliographie
– Le Dehors ou la migration des truites, Actes Sud, 2001, roman.
– Appoggio, Actes Sud, 2003, roman.
– La Déconfite gigantale du sérieux, Lignes/Leo Scheer, 2004 (sous le pseudonyme de Pietro di Vaglio), essai/fiction.
– Anima motrix, Verticales, 2006, roman.
– Anastylose, Fage, 2006, farce archéologique (en collaboration avec B. Gallet, Y. De Roeck et L. Michaux).
– J’ai appris à ne pas rire du démon, Naïve, 2006, fiction biographique.
– Une année en France, Gallimard, 2007 (en collaboration avec F. Bégaudeau et O. Rohe), essai.
– Ma solitude s’appelle Brando, Verticales, 2008, récit.
– La Borne SOS 77, Le bec en l’air, 2009, fiction (en collaboration avec L. Michaux).
– Énorme, éditions Thierry-Magnier, 2009, photoroman pour ados (avec le collectif Tendance Floue).
– Dompter la baleine, éditions Thierry-Magnier, 2012.
– Je suis une aventure, Verticales, 2011
– J’ai appris à ne pas rire du démon, Actes Sud, 2015
– Des lions comme des danseuses, La Contre allée, 2015
– Des châteaux qui brûlent, Verticales, 2017.
À propos de Des châteaux qui brûlent (Verticales, 2017) :
« De la masse qu’on formait autour de lui, « avec lui » pour ainsi dire, une main aurait pu s’extraire sans que personne, ensuite, ne soit en mesure de dire qui était au bout, quel bras et quel visage, et elle l’aurait frappé, lui, et ç’aurait été le déclencheur d’autres coups de poing, la curée, le truc pour se vider sur une victime, le bouc émissaire – que nos blessures et nos misères elles changent de camp.»
Des châteaux qui brûlent raconte la séquestration d’un secrétaire d’État par les salariés d’un abattoir placé en liquidation judiciaire. Arno Bertina y fait résonner la parole singulière de toutes les forces en présence – comment elles s’affrontent et libèrent des puissances insoupçonnées. Dans le huis clos de l’usine occupée, chacun se découvre du souffle. Ce roman dit les heurts et bonheurs d’une insurrection aujourd’hui.
La presse en parle :
Michel Abescat, Télérama n°3528 :
Au sein d’un abattoir de volailles occupé, la puissance du collectif et sa pulsion de vie, face à la violence des inégalités contemporaines.
Filiale d’un géant de l’agroalimentaire, un abattoir de volailles breton, au bord du dépôt de bilan, tente de résister. Quatre-vingts salariés occupent l’usine et séquestrent un ministre venu de sa propre initiative leur proposer une reconversion. De gauche, il rêve de décroissance et de développement durable. Eux sont fixés sur un objectif : sauver les emplois. Et qu’importent les aberrations de l’économie mondialisée, l’épuisement de la planète, le pillage du Sud par le Nord, la malbouffe et les interrogations sur la maltraitance animale… Qu’importe, vraiment ? Arno Bertina met en scène, avec une belle subtilité, l’insurrection d’une poignée de salariés en panique sous le regard hostile des médias, dans le viseur des CRS et sous l’œil en embuscade du préfet et du gouvernement. Il fait entendre les voix des uns et des autres, les isole et les croise, les incarne. Il s’enferme avec eux dans l’usine occupée, colle au plus près des discussions, des engueulades, des interrogations intimes, des contradictions, des peurs et des courages, des hontes et des fiertés, des postures et des mises à nu. C’est passionnant, vibrant, puissant. Le texte se déploie dans de multiples dimensions sans jamais perdre son souffle. Tout au long de ses 400 pages, il donne à voir l’intelligence collective, l’évolution des points de vue, la force nouvelle qui s’empare de chacun.
[…] Empruntant le titre de son roman à Neil Young (Don’t let it bring you down/It’s only castles burning), Arno Bertina réussit un roman singulièrement contemporain, plein d’étincelles et d’énergie, une sorte de brèche dans la perpétuation résignée d’un système qui ne cesse de dévorer les plus faibles : « Une insurrection c’est une réaction de survie, une métamorphose de la mort en forme de vie ».
Antoine Perraud, La Croix, 14-09-2017 : « Arno Bertina, le chant des dépossédés »
« L’écriture polyphonique d’Arno Bertina transforme la séquestration d’un ministre dans un abattoir breton en opéra politique des gueux. »