DIMANCHE 3 OCTOBRE À 17 H, À L’ESPACE CULTUREL DE BARBAIRA (11800) (place du 14 juillet, au cœur du village, situé, à 3 km de Trèbes sur la 113, en direction de Capendu) : RENCONTRE, conversation, lecture, débat, AVEC LE ROMANCIER JOCELYN BONNERAVE, autour de SON NOUVEAU ROMAN, ZONE BLANCHE (Éd. du Rouergue, coll. La Brune, 2021)

Passe sanitaire nécessaire. Rencontre suivie d’un apéritif offert.

JOCELYN BONNERAVE vit actuellement dans la région de Brest, après avoir vécu de longues années dans les Corbières, près de Lagrasse. Ancien élève de l’ENS de Lyon, agrégé de Lettres Modernes et Docteur en anthropologie à l’EHESS, il a consacré sa thèse de doctorat à l’anthropologie du spectacle vivant, plus spécifiquement à l’improvisation musicale.
Il a remporté le prix du jeune écrivain en 2000 avec Rom, une nouvelle éditée au Mercure de France.

Depuis 2016, Jocelyn Bonnerave enseigne les Sciences Humaines de l’Ingénieur à l’ENIB à Brest.

À ce jour, il a publié trois romans.

Nouveaux Indiens paru au Seuil en août 2009, dans la collection Fiction et Cie, a obtenu le Prix du premier roman 2009.
A., le héros et narrateur de Nouveaux Indiens, est un jeune anthropologue français qui rejoint pour quelques mois le campus de Mills College, à Oakland, en Californie dans le but de mener des recherches sur l’improvisation musicale. Son enquête change de terrain lorsque, sur fond de campagne présidentielle Bush-Kerry, il est intrigué par la mort de Mary, une danseuse devenue anorexique à la suite de son séjour chez les indiens Guayaki. Ce premier roman travaille les codes, ceux du récit de voyage mais également ceux du roman policier en créant un jeu sur la vitesse. Aux passages lents et laconiques d’observation et d’enquête viennent contraster ceux qui s’affolent et qui donnent à la langue la rapidité et la richesse de la poésie sonore. La structuration en courts chapitres répond à l’enjeu de mise en voix présent dans l’écriture même du roman.

L’Homme bambou, deuxième roman de l’auteur, est paru en janvier 2013 aux éditions du Seuil, dans la collection Fiction et Cie.
Le bambou, fil conducteur entre les deux romans, vient à pousser sur le corps de A. devenu jardinier. Cette métamorphose conduit le narrateur et Maïa, sa compagne impétueuse, dans une cavale d’un an et demi à travers la France et l’Europe : le monstre est tour à tour objet de foire et d’expérimentations. La langue du roman se métamorphose elle aussi, elle se végétalise en quelque sorte : des blancs apparaissent dans le flux poétique, donnant déjà de l’espace à la performance musicale.

Enfin Zone blanche, son troisième roman, vient de paraître en 2021 aux éditions du Rouergue (collection La Brune).

Maxime est un musicien célèbre. Depuis longtemps il a rompu les ponts avec sa famille et n’a plus que des contacts épisodiques avec son frère cadet, Christophe. Mais lorsque celui-ci disparaît sur une ZAD, lors d’une opération des gendarmes mobiles, il répond à l’appel de sa compagne et se joint aux recherches. Ce qui n’est, croit-il, qu’une parenthèse dans une vie réglée par l’ambition et la discipline va pourtant se prolonger.
Sur la ZAD où luttent ensemble militants anti-nucléaires, paysans, utopistes mutants et marginaux cabossés par l’existence, Maxime fait en effet la connaissance d’Emeline, la compagne de Christophe, et surtout de Lilia, leur petite fille de quatre ans. Quel était le sens de la vie de Christophe en ces lieux, telle est désormais pour lui la question.
Avec un sens aigu de la fusion, Jocelyn Bonnerave construit un texte où sonnent ensemble souvenirs d’enfance, fragments de lutte, introspection coupable, délibérations sans fin. Maxime, à la recherche de son frère perdu, tantôt ami, tantôt ennemi, va tout remettre en jeu.

Ce travail littéraire est solidaire d’une réflexion théorique et critique continue, qui s’inscrit dans des revues spécialisées de sciences humaines (L’Homme), de littérature (Cahier critique de poésie du Cipm) ou d’art (Initiales).

Par ailleurs, Jocelyn Bonnerave collabore régulièrement avec des musiciens pour des lectures-performances semi-improvisées : Olivier Lété, Manu Scarpa, Yoann Scheidt, David Soubis. Il s’est produit entre autres à Bron (Fête du livre), Lagrasse, Lucinges (Bibliothèque Michel Butor), Paris (Atelier du Plateau), Porto (ESMAE), Nantes (festival Atlantide et festival Aux heures d’été), en Franche-Comté (Les Petites fugues).

ZONE BLANCHE : LA PRESSE EN PARLE

Alain Nicolas, L’Humanité – Jeudi 26 Août 2021 : « À la recherche de son frère disparu, un musicien de rock expérimente des valeurs nouvelles. » Fiction. Zone à défendre, vie à reconstruire
« Ça pourrait faire une couverture des Beatles. » Couché sur le dos, Maxime regarde les gouttes de pluie se précipiter vers son visage puis éclater en fleurs transparentes, à quelques centimètres de ses yeux. Le toit de verre de la voiture le protège, heureusement. Il va prendre une photo et la poster sur les réseaux sociaux, quand il se souvient : il est dans une zone blanche. Il vient d’émerger d’un rêve où il joue de la musique avec son frère, comme avant. Aujourd’hui, ils ne se voient plus beaucoup. Maxime est un chanteur de rock en train de devenir célèbre. Christophe a lâché la musique pour rejoindre ceux qui luttent contre un projet d’enfouissement de déchets nucléaires.