SAMEDI 5 OCTOBRE À 16H30 – MUSÉE NARBOVIA (début de la route de Gruissan, 11100 NARBONNE) :
LECTURE MUSICALE, CONVERSATION dédicace AVEC L’ÉCRIVAINE MARIE COSNAY, accompagnée du musicien VINCENT HOUDIN (guitare basse 6 cordes, kotamo électro-acoustique), autour de son dernier livre, DES ÎLES III – MER D’ALBORÀN 2022-2023 (Éd. de l’Ogre, 2024).
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE. APÉRITIF DE CLÔTURE
MARIE COSNAY est écrivaine et traductrice. Elle a été professeur de lettres classiques, à Bayonne. Après avoir vécue plusieurs décennies au Pays Basque, elle s’est installée récemment à Marseille par amour de cette ville méditerranéenne qui résume l’univers de ce monde. Désormais, elle se consacre uniquement à l’écriture. Elle a publié une trentaine de livres, depuis la parution en 2003 de Que s’est-il passé ? (Cheyne éditeur). Elle traduit des textes antiques ; ainsi les Métamorphoses d’Ovide (éd. de l’Ogre, 2017) et prépare une nouvelle traduction du De rerum natura, de Lucrèce.
Le travail de Marie Cosnay est remarquable par sa manière très singulière d’articuler la forme, d’une précision et d’une exigence rare, à la réflexion politique et sociale, toujours très engagée. Le langage est chez elle un outil, voire une arme, qu’elle déploie dans tous ses aspects, avec des projets littéraires toujours très ancrés dans les réalités de notre temps. Ses textes témoignent de ce qu’on voit à l’œuvre, de ce que fabrique la politique d’hier et d’aujourd’hui.
DES ÎLES Tome 3 : Mer d’Alboran 2022-2023 (éditions de l’Ogre, 2024) :
Des îles, dont mer d’Alborán est le troisième volume, est une série d’ouvrages, entre enquête de terrain et récit documentaire, consacrés à une histoire orale de l’exil vers l’Europe. Le 1er volume Lesbos 2020 – Canaries 2021 a été publié en 2021, et le 2e Îles des faisans 2021 – 2022 en 2023.
Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et aux corps ? Que faire des corps des disparus de l’exil et comment leur rendre la dignité humaine qui leur a été niée jusque dans la mort ?
Sur les côtes de la mer d’Alborán, Marie Cosnay explore la question des morts sur les routes de l’exil, le refus européen de leur accorder une inhumation ou un rapatriement dignes. Elle démasque les meneurs d’un commerce sordide, les vautours qui s’enrichissent du désespoir des familles de disparus, autour de la recherche de ces corps, de leur identification et cherche inlassablement le frère de son ami Ryad, disparu en mer d’Alborán, en tentant de voir les bateaux, de modéliser les naufrages, pour comprendre ces drames.
Des îles III (mer d’Alborán 2023) est le dernier volume d’une trilogie qui restera, comme un témoignage au présent de la période que nous traversons, à la fois « l’instruction d’un procès à venir » et le récit d’une catastrophe humanitaire.
« Comment meurt-on ? En faisant beaucoup d’histoires. La vie des morts est un récit sans fin. Les vivants ne font pas le poids, même quand ils font tout pour se faire remarquer. Le silence et l’invisibilité sont des leurres. La mer d’Alborán, l’entre deux mers, selon son nom arabe, puisqu’outre qu’elle joint ce que les temps ont voulu séparer à tout prix, lie aussi la Méditerranée et l’Atlantique, nous attendait. Ainsi que l’archipel des Baléares. »
PRESSE :
« L’autrice Marie Cosnay veut donner une dignité aux noyés de l’Alborán. Marie Cosnay nous raconte toutes ces histoires, chronique d’une odyssée hachée comme ces parcours chaotiques, dernier livre d’une réalité qui « est un récit sans fin ». » Alain Nicolas, L’Humanité, le 16 février 2024
« Une guerre qui ne dit pas son nom » : Marie Cosnay consigne la réalité de la politique migratoire européenne. L’écrivaine bayonnaise signe le dernier volume de sa trilogie littéraire et documentaire Des îles. Trois livres d’expériences vécues par l’auteure, « une trace » du sort fait aux exilés, aux morts, à ceux qui les pleurent ». Pierre Penin, Sud-Ouest, le 24 février 2024.
« Marie Cosnay : Accueillir les revenants. Le dernier livre de Marie Cosnay est le troisième moment d’une série commencée en 2021 autour de la politique d’immigration européenne actuelle. Il s’agit de mettre au premier plan ce que fait cette politique productrice de mort, de négation des vies non reconnues comme valables. Il s’agit de produire un contre-discours, d’affirmer ce qui est fait politiquement mais aussi, surtout, ces vies en elles-mêmes, les espoirs, les rêves, la recherche de la vie par ces corps et ces esprits vivants. » Jean-Philippe Cazier, Diacritik, le 29 janvier 2024.
AUTRES PUBLICATIONS RÉCENTES DE MARIE COSNAY, en lien avec la Méditerranée :
– DES ÎLES 1. Lesbos 2020, Canarias 2021 (éditions de l’Ogre, 2021) :
Voilà le récit des deux séjours d’enquête que Marie Cosnay a réalisé pour observer au plus près, sur le terrain ce qui se passe dans les deux principaux territoires européens d’arrivée des exilés qui ont franchi les mers pour solliciter l’hospitalité de l’Europe : l’île de Lesbos en Grèce et l’île des Canaries en Espagne.
Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et aux corps ? Comment en rendre compte ? Que faire de la question des disparus ? L’Europe est pleine de fantômes, et c’est à partir d’eux que Marie Cosnay mène, depuis des années, un travail de terrain, et collecte la parole et les histoires des exilés.
Avec Des îles, Marie Cosnay se saisit de ce matériau rare pour tisser une réflexion magistrale autour des acteurs de la migration, avec un infini respect pour leur parole, leur capacité d’agir et leur dignité.
C’est là le premier volume d’une série d’ouvrages consacrés à une histoire orale de l’exil vers l’Europe, entre enquête de terrain et récit documentaire. Des îles est une œuvre d’une force politique et littéraire saisissante.
« Marie Cosnay, ‘Mon livre est une observation géographique de ce qu’une politique absurde fait aux individus’ », dans l’émission Par les temps qui courent, par Mathilde Wagman, France Culture : « C’est une part importante de ma vie d’être sensible à ma frontière et aux frontières, tout comme je suis sensible à l’inégalité radicale à laquelle nous sommes confrontés, moi qui peut aller où je veux avec mon passeport, alors que d’autres ne le peuvent pas. L’écriture avait toujours été un endroit de traduction ou de fiction, mais jamais un endroit dans lequel je pouvais faire récit des histoires qui m’arrivaient. Je pense que si je fais récit aujourd’hui de mes enquêtes autour des paroles des migrants, et de ce qu’on fabrique aux frontières, c’est parce que ça nous dépasse et que c’est urgent. »
– DES ÎLES II – Îles des Faisans 2021-2022 (Éditions de l’Ogre, 2023) :
Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et aux corps ? Comment permettre aux enfants arrivés sur le territoire européen de rejoindre les leurs, comment permettre aux familles des morts en exil de les pleurer et de leur choisir une sépulture ?
Les enfants et les morts nous posent les mêmes questions et révèlent les choix politiques d’une époque, qui violent les droits humains les plus élémentaires. Et c’est à ces histoires de familles, à ces enfants des Canaries et à ces morts de l’Île des Faisans et du Pays basque où elle réside, que Marie Cosnay consacre ce deuxième volume de Des Îles.
Affrontant les cauchemars administratifs de l’Union européenne, Marie Cosnay contribue, à sa hauteur, à rendre les familles aux familles et la dignité à ceux qui ont perdu la vie dans leur tentative de libération par l’exil. C’est le récit de ces tentatives, parfois couronnées de succès – énormes à l’échelle d’une vie, minuscules à l’échelle globale –, que Marie Cosnay nous livre ici, au rythme fiévreux de son écriture.
– NOS CORPS PIROGUES (édition L’Ire des marges, 2022) :
Sur les bords de l’Adour, dans un jardin-refuge où se mêlent les langues et les récits d’exil, un enfant apparaît. Il vient de Guinée-Conakry. Il a traversé plusieurs frontières avant d’arriver en France, au Pays basque, où Marie Cosnay croise sa route en 2017.
Après l’épopée du voyage, c’est une nouvelle bataille qu’il doit livrer pour faire reconnaître sa minorité auprès de l’administration française : un parcours fait d’incohérences, d’injonctions folles – être clair avec son histoire -, et d’espoir déçus.
« Mais la route ne compte pas s’arrêter, elle ne se pense pas avec l’arrêt. La fuite et le passage comme création. C’est ce que sait et porte l’enfant depuis dix-sept ans qu’il est né. Je vais tout recommencer, je vais recommencer l’entretien social, je vais répondre aux questions, tu veux mon histoire, alors prends mon histoire, tu veux que je te dise ce que je sais alors je te le dis, (…), j’ai sans doute mal répondu aux interrogatoires mais je vais tout répondre et tu verras, je serai un enfant. »
– COMÈTES ET PERDRIX (éditions de l’Ogre, 2021) :
Géopolitique-fiction de l’affaire Finaly. L’écrivaine reprend à zéro cette affaire d’enlèvement d’enfants juifs en 1953, qui fit grand bruit.
– IF, roman (éditions de l’Ogre, janvier 2020) :
De Marseille à Alger, Marie Cosnay nous emmène sur les traces de Mohamed Bellahouel, un homme sans histoire, dont la destinée trouble dessine les contours d’un exil et d’une Algérie mythifiés.
En construisant une enquête fictionnelle et historique, Marie Cosnay poursuit l’élaboration d’une écriture documentaire unique, marquée par la poésie. Elle interroge notre rapport intime et politique à l’Algérie et propose de « mettre en corps » l’Histoire. Tout en soulignant l’impossibilité d’un grand récit ou d’une épopée, elle confronte le lecteur à la complexité et l’ambiguïté de sa place dans l’Histoire.
« J’avais dix ans, je lisais Le Comte de Monte-Cristo, il y était question des fils qui payent pour les pères, des fils qui payent éternellement, les fils des pères qui avaient fait les salauds payaient, tout jeunes les fils pouvaient en mourir, c’est ce qui arrivait au petit Villefort, il mourait empoisonné, les familles s’empoisonnaient. »
L’enquête, que ce soit dans ses écrits romanesques ou ses écrits militants, est au cœur de l’œuvre littéraire de Marie Cosnay. L’enquête, c’est-à-dire cette absence de ligne droite, ces errements, et, surtout, cette tentative toujours vouée à l’échec de rendre compte de la complexité du réel, est ce qui permet à Marie Cosnay de refuser la simplification, de rendre aux corps leur centralité dans la narration, y compris historique.
– LES ENFANTS DE L’AURORE (Fayard, 2019) :
Le récit de trois adolescents inspirés de personnages mythique de l’Illiade : Rhésos, Achille et Memnon. Ils sont trois, des gosses encore, parmi des milliers et des milliers d’autres qui ont pris la route, qui ont arraché un adieu à leurs parents pour aller là-bas, de l’autre côté de la mer… Ils veulent se rendre à Troie, aller au-devant de leur destin. Que va-t-il leur arriver ? Il y a urgence à le raconter. Les mots « migration » et « jeunesse » n’y suffiront pas. C’est une très ancienne histoire, du temps d’Homère et d’aujourd’hui. Des gosses encore, qui ont pris
la route. Qui se souciera d’eux lorsqu’ils toucheront enfin au but : Troie, ses rivages et sa plaine où les combats ont lieu, où leur vie débutera enfin, à moins qu’ils ne se précipitent vers
leur mort ? Ils ont arraché un adieu à leurs parents, ils devancent l’oracle qu’ils ont reçu. Troie les appelle. Au destin funeste de ces jeunes hommes partis pour Troie se mêle une réflexion plus contemporaine sur l’immigration.