« Explication de texte » par Yves Le Pestipon :
Le Petit Chaperon rouge
C’est une ténébreuse affaire. Elle finit très mal chez Perrault. Certains de ses successeurs ont tenté d’inventer des chasseurs pour ressusciter la fillette, mais on sent bien que le conte exigeait qu’elle mourût. Quelle vérité se dit là ? Quelle est cette étrange histoire de femmes dont l’une porte un nom masculin, et qui explique qu’une mère envoie sa fille chez sa mère pour s’y faire manger par un loup ? Certes, Perrault rend l’affaire galante avec une moralité versifiée que les lecteurs modernes ignorent parfois, mais il maintient, parmi les sourires, la cruauté de ce conte ancien, qu’il met en langue magnifique pour notre plaisir et nos questions. Nous tentons de lire son texte, sans le dévorer, avec une intelligente gourmandise.
Yves Le Pestipon est normalien, docteur en littérature, professeur de Khâgne, directeur de l’Académie des Sciences et des Lettres de Toulouse. Il est auteur de plusieurs livres sur la littérature et la peinture. Il intervient en divers lieux (dont le Festival des Bruissonnantes à Toulouse) comme poète, conférencier et lecteur. Il est acteur, coréalisateur de plusieurs films documentaires. Il collabore avec plusieurs universités dans le monde à la recherche sur l’œuvre de La Fontaine. On a pu le voir sur Arte dans un film de Jacques Mitsch ou lors de « Passe ton Bach d’abord », dans des actions avec Michel Brun.
Dernières publications : lecture ininterrompue du Livre 1 des Fables de La Fontaine, PURH, 2011; Animolités, Zorba éditions, 2015 ; Salon noir, Atelier 41, 2016, poèmes accompagnant des œuvres de J.-P. Pautou.
« Explication de texte » propose en 2018 des séances régulières d’une heure et demie. Cette série vise à faire découvrir, de façon inédite et désacralisée, rigoureuse et joyeuse, un texte issu d’une œuvre classique, connue ou méconnue.
« L’explication de texte est une pratique vertueuse. Elle invite à lire en détail, donc à relire, à retrouver, à rencontrer, à perdre et à inventer. Elle multiplie la connaissance. Elle crée des exercices de jubilation quant à la langue. À chaque séance, nous lirons une page de littérature française, choisie parmi ses œuvres les plus renommées. Nous ferons retour sur ce que nous avons lu, croyons savoir par l’école, ignorons à force d’habitude, et nous nous essaierons au sens sensible. Telle sera notre ambition. » Y. Le Pestipon.
Spectacle Trois contes : la Petite Marchande d’allumettes, Le Petit Chaperon rouge, Barbe bleue, par la Compagnie F&F
Contes en mouvement, avec vidéo, voix, sons et musique diffusés
Une création de la Compagnie F&F (Fabienne Gay et Franck Cantereau – La Gauna, 11360 Quintillan).
Saisir un conte c’est revenir à l’essentiel, au squelette du texte, épuré, sans fioriture, incarné et incisif. Un conte se lit, se transmet, c’est une tradition orale. C’est une veillée, il fait nécessairement nuit, l’heure de retrouver ou de trouver nos frayeurs d’enfance. (Cie F&F).
La compagnie F&F, fondée en 2012 dans les Corbières, excelle dans l’art de tricoter l’image, la voix, le corps, le texte et les sons. Elle est composée de Fabienne Gay (lecture à voix haute, violoncelle, chanson) et de Franck Cantereau (photo, vidéo, animation, image de synthèse).
Trois spectacles (Un cheval hennit quelque part, L’inhabitée, Trois contes) ont été mis en scène, inspirés des écrits de Joseph Delteil, Helga M. Novak, Andersen, Perrault, Sylvie Nève.
La Compagnie collabore avec d’autres artistes : le duo Pasang de Nancy ; le trio Un chat dans la table de nuit de Haute-Garonne (musique et chanson) ; Laurent Cavalié (accordéoniste, chanteur) ; Catherine Le Forestier (chansons)
F&F joue régulièrement dans les villages, dans les lieux associatifs et aussi dans des théâtres ou des festivals : festival Son miré (Fabrezan), Poéma (KulturFabrik, Luxembourg), Maison de la Mémoire à Erfurt (Allemagne), Théâtre dans les vignes (Aude), Passerelle-Espace culturel des Corbières (Ferrals-les-C.), etc.
Aller à la Maison du Parc (Rustiques), samedi 10 février, 17 h : La Maison du Parc est située dans le parc arboré que longe la D.206, en venant de Trèbes. Entrée par la petite rue à gauche qui mène à l’église St-Martin. Plusieurs parkings à proximité. Depuis le centre ville de Trèbes, au rond-point après le pont du canal, prendre la D.206 / route Minervoise. Rustiques est à 2 km.