En partenariat avec la Bibliothèque de Trausse-Minervois…

Samedi 25 janvier, 16 h, Salle de la Tour Trencavel, place de la Tour Trencavel, TRAUSSE-MINERVOIS

RENCONTRE avec la romancière MARIE COSNAY

« LE DEVOIR D’HOSPITALITÉ » :

Conversation, lecture, débat
autour de son expérience d’accueil de mineurs isolés et de ses 3 livres récents : Voir venir, Écrire l’hospitalité (essai avec M.Potte-Bonneville, éd. Stock, 2019), Les Enfants de l’aurore (roman, éd. Fayard, 2019),
Jours de répit à Baïgorri (récit d’une expérience, éd. Créaphis, 2017)

Entrée libre et gratuite. Apéritif offert

Marie Cosnay sur les terrasses d’Alger

VOIR VENIR. ÉCRIRE L’HOSPITALITÉ (Stock, 2019) :
« La question des frontières et de l’exil est la question cardinale de notre temps. » Mathieu Potte-Bonneville

« Il y a comme une addiction de l’accueil. Tu commences, tu ne peux plus arrêter. Parce que c’est immense, ce qu’il y a à faire. Parce que c’est une des conditions de l’hospitalité, l’inconditionnalité, l’immensité, l’illimité. » Marie Cosnay.

Cette correspondance entre deux auteurs impliqués à titre personnel depuis plusieurs années dans l’accueil de migrants chez eux (à Paris et à Bayonne) est habitée par le pressentiment que nous sommes en train de vivre une catastrophe : celle d’une Europe « devenue criminelle », déployant une politique aussi absurde que cruelle en matière d’immigration, et laissant mourir des milliers de personnes dans l’indifférence quotidienne. Une politique hostile qui semble en contradiction avec les élans de celles et ceux qui, un peu partout, accueillent les personnes exilées sans conditionner leur hospitalité, et finissent par former des réseaux de liens et d’entraide. Une résistance dont il s’agirait aujourd’hui de faire entendre la voix.
S’il alterne développements philosophiques et discussions politiques avec des passages poétiques et lyriques, ce texte est profondément ancré dans le réel. Les auteurs évoquent le parcours du combattant et les situations administratives kafkaïennes des nouveaux arrivants, mais également les aspects très concrets et pratiques de l’accueil de tous les jours. Y abondent récits, épisodes et anecdotes permettant d’entrevoir le quotidien (les difficultés, les découragements, mais aussi les joies) des accueillants et des accueillis.

LES ENFANTS DE L’AURORE (Fayard, 2019) :
Le récit de trois adolescents inspirés de personnages mythique de l’Illiade : Rhésos, Achille et Memnon. Ils sont trois, des gosses encore, parmi des milliers et des milliers d’autres qui ont pris la route, qui ont arraché un adieu à leurs parents pour aller là-bas, de l’autre côté de la mer… Ils veulent se rendre à Troie, aller au-devant de leur destin. Que va-t-il leur arriver  ? Il y a urgence à le raconter. Les mots «  migration  » et « jeunesse  » n’y suffiront pas. C’est une très ancienne histoire, du temps d’Homère et d’aujourd’hui. Des gosses encore, qui ont pris
la route. Qui se souciera d’eux lorsqu’ils toucheront enfin au but : Troie, ses rivages et sa plaine où les combats ont lieu, où leur vie débutera enfin, à moins qu’ils ne se précipitent vers
leur mort  ? Ils ont arraché un adieu à leurs parents, ils devancent l’oracle qu’ils ont reçu. Troie les appelle. Au destin funeste de ces jeunes hommes partis pour Troie se mêle une
réflexion plus contemporaine sur l’immigration.

JOURS DE RÉPIT À BAIGORRI (Créaphis, 2017) :
Une enquête de l’écrivaine sur l’accueil de cinquante personnes qui ont quitté Calais après avoir fui l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, le Soudan et l’Érythrée, par les habitants du village de Baigorri, au Pays basque, de novembre 2015 à février 2016.
« J’ai pris note de ce que je voyais et entendais ici, à Baigorri. J’ai écouté les personnes
impliquées dans cette aventure d’hospitalité. »

MARIE COSNAY est écrivain et traductrice. Elle a été professeur de lettres classiques, à Bayonne où elle vit. Désormais, elle se consacre uniquement à l’écriture. Elle a publié plus de 25 livres, depuis la parution en 2003 de Que s’est-il passé ? (Cheyne éditeur). Elle traduit des textes antiques ; ainsi les Métamorphoses d’Ovide (éd. de l’Ogre, 2017).
Le travail de Marie Cosnay est remarquable par sa manière très singulière d’articuler la
forme, d’une précision et d’une exigence rare, à la réflexion politique et sociale, toujours très engagée. Le langage est chez elle un outil, voire une arme, qu’elle déploie dans tous ses aspects, avec des projets littéraires toujours très ancrés dans les réalités de notre temps. Ses textes témoignent de ce qu’on voit à l’œuvre, de ce que fabrique la politique d’hier et
d’aujourd’hui.
Elle dit : « L’Histoire est un bon moyen de rentrer dans l’épaisseur du vécu. De tenter de comprendre. Je remonte les générations. Des phénomènes surgissent. Des vaincus surgissent. Des morts. […]
J’ai l’impression de parler d’aujourd’hui, avec un détour. […] J’ai envie de fiction pourtant. »
De fait, elle aime aussi embarquer le lecteur dans une véritable aventure romanesque.
Par ailleurs, considérant que l’écrivain ne doit pas être enfermé dans sa tour d’ivoire, mais doit répondre aux sollicitations du monde, Marie Cosnay mène une action déterminée pour l’accueil et la défense des mineurs réfugiés.
Et ces dernières années, elle a séjourné plusieurs fois en Algérie, pays qu’elle affectionne particulièrement. Elle soutient de façon engagée l’Hirak,  ce mouvement populaire spontané contre le « système », qui se traduit par d’imposantes manifestations de rue depuis le début 2019.

Marie Cosnay à Bayonne

Liste (non exhaustive) de ses romans, récits, essais les plus récents :
Cordelia la guerre, roman (éditions de l’Ogre, 2015)
Jours de répit à Baigorri, récit d’une expérience (Créaphis, 2017)
Aquerò (éditions de l’Ogre, 2017)
Traduction des Métamorphoses d’Ovide (éditions de l’Ogre, 2017)
Éléphantesque, récit (Cheyne, 2018)
Épopée, roman (éditions de l’Ogre, 2018)
Voir venir, Écrire l’hospitalité, essai, en collaboration avec Mathieu Potte-Bonneville (éditions Stock, 2019)
Les Enfants de l’aurore, roman (éditions Fayard, 2019)
If, roman (éditions de l’Ogre, janvier 2020).

La bibliothèque municipale de Trausse-Minervois est
un lieu très dynamique qui propose de nombreuses animations. dans la Salle de
la Tour Trencavel, au cœur du vieux village, sur la place du même nom.
Trausse est un village du Minervois audois, au sud-est de Caunes. Il a conservé du Moyen Age un plan original ; il s’organise autour de deux pôles anciens : au nord du village, l’église Saint-Martin et son enclos, et au centre, la tour dite Trencavel au cœur d’un noyau quadrangulaire, le fort villageois – petit quartier fortifié muni d’une seule porte au nord, à
l’intérieur d’un autre ensemble plus grand, quadrangulaire lui aussi, également fortifié, percé quant à lui de deux portes dont l’une est encore visible de nos jours. Au centre, se trouve la tour (fin du XIIe s.), de taille imposante (20 m x 10 m à la base, 15 m de haut), qui devait servir d’entrepôt de denrées à protéger (récoltes, dîmes), voire de refuge en cas d’attaque. Elle
dépendait de l’abbaye de Caunes.

tour Trencavel

Depuis Carcassonne : aller à Caunes-Minervois via Villalier ou bien Trèbes ; traverser Caunes et continuer sur la D.115 jusqu’à Trausse à 4 km.
Depuis Lézignan : aller à Rieux-Minervois, via Escales puis La Redorte. Traverser Rieux, puis direction Peyriac-M. ; à droite D. 55 pour Trausse à 2 km.