SAMEDI 1er JUIN 2024 À 17 H, À RIEUX-MINERVOIS (11160), salle du Conseil municipal (Hôtel de ville, place du Général Bousquet)  : Rencontre, conversation, lecture avec l’écrivain franco-anglais DEREK MUNN,  autour de son nouveau livre, Soudain ma bouche est pleine (éditions L’Ire des marges, 2023).

Entrée libre et gratuite. Apéritif de clôture.

 

DEREK MUNN est né en Angleterre en 1956. Il a travaillé sans conviction dans des emplois nombreux et variés, gardant toujours un temps pour l’écriture et la lecture.
En 1988 il s’est installé en France et a enseigné l’anglais dans une école de langue à Paris jusqu’en 1994, date à laquelle il a déménagé dans le Sud-Ouest.

Aujourd’hui, il vit depuis 2 ans dans la Nièvre, en pleine campagne.
Sa première nouvelle en français est parue en 2005. Depuis lors, il a publié 9 livres en français, romans, nouvelles et poèmes.
Depuis il a publié régulièrement en revue.
Son roman Mon cri de Tarzan (Léo Scheer/ Laureli) est sorti en 2012.
Son recueil de nouvelles Un paysage ordinaire (Christophe Lucquin éditeur, 2014) a remporté le prix Place aux nouvelles Lauzerte 2015.
En 2017, il publie un roman, Vanité aux fruits, aux éditions L’Ire des marges, chez qui il a publié 6 ouvrages, romans et nouvelles.

À PROPOS DE SOUDAIN MA BOUCHE EST PLEINE (ÉDITIONS L’IRE DES MARGES, AOÛT 2023)

Ce recueil composé de 42 nouvelles indépendantes les unes des autres, tant du point de vue du sujet que du style, rassemble la plupart des formes courtes de l’auteur écrites depuis le début des années 80.

Chaque nouvelle met en scène un personnage, un homme, une femme, parfois un enfant, confronté à une situation banale du quotidien (une visite au musée, une panne de voiture, un rêve), un événement douloureux où son existence bascule (la maladie, le deuil, un licenciement ou une rupture amoureuse) ou encore une situation d’exclusion (le fait d’être étranger, la folie).
Certaines nouvelles glissent vers le conte ou le poème, la dystopie ou le récit onirique. Cependant, de la variété des formes, une unité se dégage, celle d’un monde où l’être humain est confronté à la précarité et à la violence d’une société qui ne respecte ni ses rythmes ni ses aspirations personnels, où la vie se résume, comme dans la nouvelle « Sois funambule » à subir l’injonction de suivre une route déjà tracée en tentant de ne pas chuter.
Écrivain de l’introspection, Derek Munn excelle dans l’art de représenter les paysages mentaux et les flux de conscience de ses personnages.
Dans ces nouvelles, comme il le fait dans ses romans, il s’attache à traquer l’infime, à nommer l’indicible : des personnages qui doutent, ne parviennent pas toujours à exprimer ce qu’ils pensent ou ressentent, comme s’ils se trouvaient en perpétuel décalage avec une réalité dans laquelle ils peinent à s’incarner. Comme s’ils restaient prisonniers de leurs pensées sans parvenir à les partager.

Au fil du recueil, la langue subtilement poétique de Derek Munn s’adapte, se met au service de l’existence intime des personnages, reflétant leur fragilité, parfois jusqu’à traduire le désordre mental.
C’est sans doute la dernière nouvelle qui, donnant son titre au recueil, nous en offre la clé : une rencontre sans suite de deux personnes dans un bar. Après le départ de la première, l’autre reste seul :
« Je lisse la serviette. Toi, tu oublieras, moi, je me souviendrai. Soudain ma bouche est pleine, encombrée de paroles que j’ai du mal à avaler ».
Certaines nouvelles de ce recueil ont déjà été publiées sous le titre Un Paysage ordinaire (indisponible aujourd’hui – Prix Place aux Nouvelles 2015), d’autres en revues ou aux éditions L’Ire des marges dans la collection vies minuscules. D’autres encore sont inédites à ce jour.

« Je mets la table, toi, tu laves la salades. Je dis, si tu n’es pas heureuse… Qu’est-ce que tu as dit ?
Tu te tournes, me regardes comme si j’étais un étranger qui venait de mettre la main sous ta jupe. Je crois que tu vas crier. Tu vas au frigo, je veux te dire de ne pas l’ouvrir. Ce serait stupide. Puis l’odeur de lait, de fromage, de cuisine refroidie, nous gueule dessus comme l’essence amère de vieux secrets. »